Le « QVT washing », en pleine expansion dans le monde du travail, désigne les entreprises qui mettent en œuvre des politiques de Qualité de Vie au Travail (QVT) inefficaces, principalement destinées à promouvoir leur image (Tillé et Somville, 2017). Ces stratégies superficielles, qui privilégient l’apparence à l’épanouissement des employés, sapent l’intégrité des relations de travail.
I. Insatisfaction des attentes des salariés
L’Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail (2018) révèle que les employés scrutent de près la sincérité des initiatives de QVT de leur entreprise. Les aménagements superficiels ou les avantages matériels ne suffisent plus à satisfaire leur besoin de respect, de reconnaissance et d’équilibre entre vie personnelle et professionnelle.
Par ailleurs, le « QVT washing » ne répond guère à ces attentes. Marie, cadre dans l’industrie pharmaceutique, témoigne : « Malgré la mise en place d’une salle de sport et d’un service de conciergerie, la pression persiste, nos heures supplémentaires ne sont pas reconnues. »
Les conséquences sont alarmantes. Malgré d’importantes dépenses pour la QVT, la démotivation, le désengagement et l’augmentation des risques psychosociaux sont des réalités persistantes (Dupont et Alis, 2020). Pour les entreprises, il y a alors de fortes baisses de productivité, un turnover accru et une détérioration de la marque employeur
II. Prise de conscience des entreprises
Il est vital que les entreprises prennent conscience que la QVT n’est pas un simple argument marketing mais une authentique stratégie de management centrée sur l’humain (Hulin, 2021). Pour contrer le « QVT washing », elles doivent agir avec transparence, intégrité, respect des attentes de leurs collaborateurs. Ceci rendra plus efficace et pertinente l’amélioration de leur bien-être.
Comme le souligne Paul, responsable RH dans une PME numérique, « Les salariés reconnaissent et préfèrent une entreprise qui prend réellement soin de leur bien-être au travail. Ils préfèrent un environnement de travail sain et un management bienveillant à des commodités superficielles. Ils s’investissent davantage lorsque l’entreprise se préoccupe réellement de leur bien-être. »
Enfin, il est crucial de placer l’humain au cœur des préoccupations de l’entreprise. Ceci pour que la QVT devienne un pilier de la performance et du développement. Sophie, consultante en QVT, illustre bien ce point : « Je travaille avec des entreprises qui commencent à réaliser que leurs efforts de QVT ont été vains car ils n’ont pas pris en compte les besoins réels de leurs collaborateurs. Une refonte complète de leur approche est nécessaire. »
Conclusion
Pour éviter le piège du « QVT washing » et favoriser un environnement de travail sain et épanouissant, les entreprises doivent adopter une approche sincère et authentique de la QVT. Cette approche doit répondre véritablement aux besoins et aux attentes des collaborateurs. Il est grand temps pour les entreprises de se détacher du marketing de surface. Ceci pour adopter une véritable stratégie de bien-être au travail, dans leur intérêt et celui de leurs salariés.